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Papier ou écran : quel support est le plus écologique pour consulter un contenu ?

journal papier

Quand on parle d’impact environnemental, on a tendance à penser que l’empreinte carbone du journal papier est supérieure à celle du contenu en ligne. Qui n’a jamais prétendu penser à la planète en choisissant la version numérique de son support d’information favori ? Le fait de penser qu’un simple clic puisse avoir un impact égal ou supérieur à l’impression d’un quotidien papier, qui lui nécessite l’utilisation de matières premières, est assez contre-intuitif. Et si on vous disait que c’est bien souvent le cas ? Pour mieux comprendre comment nos supports d’information peuvent influencer notre planète, il faut se pencher sur plusieurs critères.

Evaluer l’impact carbone de la fabrication du support d’information

Le numérique est-il vraiment plus vert que l’impression d’un journal papier ? Les deux supports d’information ont des impacts sur la santé des écosystèmes et sur la quantité de CO₂ dans l’atmosphère. Leur ampleur varie selon leurs conditions de production et d’utilisation.

L’impact carbone de l’information numérique

L’impact de l’information numérique sur l’environnement dépend en grande partie du cycle de vie de son support. Or, l’impact des appareils électroniques sur l’environnement n’est pas négligeable et dépend de plusieurs facteurs : 

  • La quantité d’énergie et de matériaux nécessaires à la production du support : lorsque vous lisez une revue sur écran, vous utilisez un téléphone, un ordinateur ou une tablette. La fabrication de ces appareils électroniques nécessite une importante quantité d’énergie liée à la production des composants et à leur assemblage. L’extraction des matières premières nécessaires est également très polluante et affecte la qualité des sols. Notons qu’il est souvent beaucoup plus difficile d’évaluer ses impacts précis en raison du manque de transparence qui encadre la fabrication des composantes électroniques.
  • La performance du système d’approvisionnement en énergie : lorsque l’on s’informe ou lit sur un support électronique (ordinateur, tablette ou liseuse), on utilise de l’énergie pour afficher les pages web ou les fichiers. Plus votre appareil est énergivore, plus il consomme d’électricité lors de son chargement. Notez que l’impact environnemental de votre information sur écran sera moins élevé si vous rechargez vos appareils à l’aide d’énergies renouvelables.
  • La nature du support numérique : il faut aussi prendre en compte les services cloud avec lesquels nos données sont stockées. Une information consommée via une application sera toujours moins gourmande en données qu’un article consulté directement sur le web.
  • Le stockage des données : plus une information est stockée longtemps sur un serveur, plus son impact est important. 

A noter que les smartphones ou tablettes, avec leurs systèmes de notifications, encouragent à une consommation d’informations parfois excessive en comparaison du journal papier.

L’impact carbone de la production d’un support papier 

La fabrication du papier nécessite un certain nombre d’opérations : abattage des arbres, lessivage, extraction chimique des fibres cellulosiques, calandrage, mise en rouleau et impression. De plus, il faut également prendre en compte le carbone libéré au cours du processus et lors de sa consommation (transport). L’impact de la production d’un support papier varie selon :

  • Le type de papier : Tout au long de ces étapes, l’utilisation massive d’eau peut avoir des effets très négatifs sur l’environnement, notamment la pollution de l’eau par les matières résiduelles. On peut évoquer la perte des forêts qui sont nécessaires à la fabrication du papier. Toutefois, de nombreuses entreprises d’éditions telles que Paypernews s’engagent à imprimer sur du papier recyclé issu de forêts gérées durablement, ou encore à utiliser une encre sans solvant. Pour des raisons de coûts, les quotidiens sont souvent imprimés sur du papier à petits grammages, qui ont une faible incidence sur l’environnement. Notons aussi qu’en France, 25 % des déchets électroniques sont recyclés contre 62 % du papier. 
  • Le mode de transport : Le transport constitue une partie non négligeable de l’impact carbone de votre support d’information. Pour le diminuer, vous pouvez choisir un éditeur de journaux ou de revues qui livre ses produits à l’aide de tournées facteur pré-existantes.

En général, le secteur papier est beaucoup plus transparent que le secteur numérique. Il est donc plus facile de mesurer son impact sur l’environnement en fonction des pratiques de votre éditeur.

Mesurer la durabilité de l’info numérique ou papier : une question d’usages

La seconde question à se poser est celle de la durée de vie de votre support et de sa fréquence d’utilisation. Ces critères dépendent en grande partie du type de contenu que vous consultez et de la manière dont vous le consommez.

  • Pour consulter des articles d’actualité : Dans le cas d’un magazine ou journal papier, plus il est consulté, plus son bilan carbone est amorti. C’est l’inverse pour un document numérique, qui consomme de l’énergie à chaque consultation. Notons également que de nombreux journaux en ligne stockent d’anciens articles sur leurs serveurs alors qu’ils ne sont plus consultés. Il est donc préférable d’opter pour un journal papier conçu à partir de matériaux durables et/ou recyclés.
  • Pour consulter des contenus à haute valeur ajoutée : Le papier est la valeur la plus sûre pour stocker des documents sur le long terme. Un article de blog tombe rapidement dans l’oubli et occupe de l’espace de stockage pour rien sur le serveur. Ainsi, les entreprises ou les particuliers voulant éditer un journal corporate qui raconte l’histoire de leur entreprise, une gazette de mariage ou un journal associatif feront un choix plus écologique en les imprimant. De plus, ces précieux contenus seront bien plus agréables à consulter sur papier. Les documents imprimés sur du papier de qualité peuvent en effet être stockés des années. Contrairement à des publications sur le net, un magazine papier n’émettra plus rien une fois imprimé et son bilan carbone sera amorti au fil du temps. 

Contrairement aux idées reçues, les supports papiers sont de fait souvent plus écologiques que leurs équivalents numériques.