Le “mix énergétique », qu’est-ce que c’est ? Un nouveau cocktail tendance à servir à ses amis pour l’apéritif ? Pas vraiment… En réalité, il s’agit d’une notion qui désigne la répartition des différentes sources d’énergie consommées par un pays. Un concept de première nécessité devant l’urgence absolue qu’est le réchauffement climatique.
Quelles sont les énergies les plus utilisées en France et dans le monde ? Pourquoi ces données représentent-elles un enjeu de taille pour la lutte contre le dérèglement climatique ? On vous dit tout ce qu’il faut savoir.

Définition du mix énergétique
Le terme de mix énergétique, aussi appelé bouquet énergétique, correspond à la répartition des différentes énergies utilisées pour les besoins énergétiques d’une zone géographique. Il inclut à la fois les énergies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire), les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) et le nucléaire.
Ces énergies sont utilisées à plusieurs effets : en grande majorité pour la production d’électricité, mais aussi pour produire le carburant pour les transports, ainsi que la chaleur et le froid pour l’industrie et le résidentiel.
La composition du mix énergétique n’est pas la même selon les territoires et elle peut varier en fonction de la présence des ressources dans cette zone géographique, ou bien sa capacité d’importation. Elle dépend également de la nature et de l’ampleur des besoins à couvrir. Enfin, c’est également des décisions politiques, économiques ou bien sociales qui influencent la répartition du mix énergétique d’une région ou d’un pays.
Pour en savoir plus, vous pouvez visualiser cette vidéo :
Mix énergétique vs Mix électrique
Afin de bien comprendre ce concept de mix énergétique, il faut à tout prix le distinguer de ce qu’on appelle le mix électrique. Ce dernier ne prend en compte dans ses calculs que les sources d’énergie qui sont transformées en électricité. Il exclut de ce fait les questions liées à l’énergie des transports (essence des voitures) ou encore à de larges secteurs de l’habitat et de l’industrie (bois de chauffage). Les deux étant très différents, il est primordial de pouvoir les différencier.
Le mix énergétique mondial
Si le mix se calcule souvent à l’échelle des pays, il est aussi mesuré à celle de la planète. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette dernière est largement dominée par les énergies fossiles, et ce depuis des centaines d’années. À elles seules, elles représentent en effet plus de 80% de l’énergie mondiale. Or, ces énergies fossiles sont responsables du réchauffement climatique et de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les énergies renouvelables ne représentaient alors que 14% de l’énergie mondiale en 2016.

Pour parvenir à maintenir la température mondiale en-deçà de 2°, comme l’a prévu l’Accord de Paris, tous les pays ont donc intérêt à revoir la composition de leur bouquet énergétique. C’est d’ailleurs le cas depuis plusieurs années, puisque l’Europe fait de plus en plus la part belle aux énergies renouvelables (15,5%), bien que la part des énergies fossiles soit toujours importante (74,2%).
Quant aux géants économiques, ils ont également recours à des énergies polluantes. C’est le cas de la Chine, dont le charbon représente près de 60% du mix énergétique. Or, les centrales à charbon représentent l’industrie énergétique la plus néfaste pour l’environnement. De l’autre côté du planisphère, les Etats-Unis se tournent petit à petit vers les énergies renouvelables, abandonnant progressivement le charbon et le pétrole.
Le mix énergétique français
Mais qu’en est-il du bouquet énergétique de l’Hexagone ? Selon les résultats publiés pour l’année 2020, le nucléaire couvre la majorité des besoins énergétiques français (39,2%), suivi par les produits pétroliers (27,5%) et le gaz naturel (16,9%). Le charbon, quant à lui, ne représente plus que 2,5% du mix énergétique français, consacrant une petite victoire pour le pays. En parallèle, la production et consommation d’énergies renouvelables progresse et atteint les 13,1%. Les principales sources d’énergies renouvelables étant l’éolien, les pompes à chaleur, le bois-énergie, l’hydraulique, les biocarburants, les déchets renouvelables et le solaire photovoltaïque.

Face à ce bilan, de nombreuses questions se posent. Comment sortir des énergies fossiles ? Est-il nécessaire de créer de nouvelles centrales nucléaires ? Faut-il mettre l’accent sur les énergies renouvelables ? Autant d’interrogations qui investissent le débat public en France, et qui nécessitent un réel dialogue entre les fournisseurs, les ONG, le grand public et les acteurs gouvernementaux. Ce débat est crucial pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, comme prévu par le Parlement européen.
Une transition énergétique lente

Face au bilan énergétique français, de plus en plus de voix s’élèvent pour entreprendre un virage radical vers les énergies renouvelables. Cette volonté s’inscrit à plus large échelle dans un contexte européen, avec un objectif : tous les pays de l’union doivent porter la part d’énergie renouvelable (dans la consommation finale brute) à 32% d’ici 2030. La loi énergie climat de 2019 vise également à atteindre une part de 33% des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique français d’ici 2030.
Des objectifs trop ambitieux ? Peut-être pas, puisque le pays a engagé des actions en faveur des énergies renouvelables. Elle investit dans le solaire, l’éolien et dans la construction de centrales vertes. Et, si l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante, Rome ne s’est pas faite en un jour ! Car l’évolution du bouquet énergétique vers des énergies plus vertes implique également de s’engager individuellement, en utilisant les transports en commun, en achetant une voiture électrique, en consommant moins, ou encore en installant des panneaux solaires chez soi…