L’essentiel
Les murs représentent environ 20 % des déperditions thermiques dans un logement. Bien isolés, leur efficacité thermique est redoutable. Ainsi, le mur écologique présente une faible nocivité pour l’environnement.
A l’extérieur, les murs revêtent une importance capitale car ils font partie des éléments les plus visibles de votre logement. Leur caractère écologique est lié aux caractéristiques des matériaux, à leur durabilité et au caractère isolant de l’installation.
L’esthétique peut aussi primer pour certains revêtements muraux écologiques tels que les « murs végétaux », comme celui qui orne la façade du musée du quai Branly à Paris, incontestable refuge pour la biodiversité.
Voici comment choisir vos murs en limitant leur impact environnemental.
Qu’est-ce qu’un mur écologique ?
Qu’entend-on par mur écologique ? S’agit-il seulement d’un mur construit à partir de matériaux naturels ou doit-on aussi prendre en compte son efficacité ?
Les murs naturels: un retour aux sources
Des huttes gauloises en torchis jusqu’aux maisons en briques d’argile, les murs de l’habitat traditionnel étaient composés de matériaux bruts ou légèrement transformés disponibles dans la nature. Vu ainsi, l’habitat écologique a longtemps été la norme.
Avec l’essor du recours au béton dès le XIXe siècle, matériau qui s’est révélé plus résistant et moins coûteux que ceux employés pour les murs écologiques primitifs, l’usage de matériaux naturels pour la construction de murs a rapidement décliné, en Europe principalement (les maisons aux États-Unis ou en Scandinavie ont toujours été majoritairement construites en bois).
Aujourd’hui, l’évolution des techniques de construction rend possible la construction de murs à la fois résistants et limités en termes d’impact environnemental.
Et les rejets de CO2, dans tout ça ?
Les habitations traditionnelles sont naturellement peu isolées. Aujourd’hui, on ne peut plus parler d’habitat écologique” pour désigner les types de logements ou cabanes construits en matériaux naturels et sans isolation, car les chauffer impliquerait de dépenser une quantité importante d’énergie chaque hiver. La nature des matériaux sont donc un critère insuffisant pour désigner l’habitat écoresponsable.
En bref
En bref : pour être écologique, un mur doit avoir un faible impact : à court terme : pour limiter l’impact environnemental de la construction, on privilégiera les matériaux naturels, issus de ressources locales ; à long terme : un mur écologique doit être isolant thermiquement, et sa durée de vie doit être suffisante pour compenser l’impact de sa fabrication.
Quels matériaux choisir pour un mur intérieur éco-responsable ?

La composition du mur intérieur
Dans nos maisons, un mur brut est traditionnellement constitué :
- d’une structure de maçonnerie (l’ossature) ;
- d’un matériau de remplissage.
À cela s’ajoutent éventuellement :
- un isolant de mur ou un enduit à la chaux ;
- plus rarement, un revêtement, qu’il s’agisse de papier peint (murs intérieurs) ou de peinture (murs intérieurs et extérieurs).
Un mur peut donc être entièrement ou partiellement écologique si pour chacune de ses parties, un matériau naturel est employé lors de son édification. Niveau budget, la construction mixte (emploi en général de bois et d’un matériau de construction classique) constitue également un bon compromis.
Quels principaux matériaux naturels pour un mur écologique ?
Globalement, les matériaux naturels écologiques peuvent être répartis en 2 grandes familles :
- Les matériaux d’origine organiques, issus de ressources naturelles renouvelables. Il s’agit lla plupart du temps de fibres ou de laines végétales ;
- Les matériaux d’origine minérale, comme les pierres naturelles : marbre, ardoise, ou encore l’argile.
Aujourd’hui, les techniques de construction écologique se sont développées, si bien que vous pouvez choisir 100 % de vos matériaux de manière écoresponsable pour votre mur.
Par exemple, il existe une grande variété d’enduits d’origine naturelle. L’utilisation d’isolants naturels et biosourcés est recommandée.
Le choix de matériaux issus de ressources locales est l’alternative la plus durable qui soit, le transport comptant pour beaucoup dans la facture écologique d’un matériau, en particulier s’il vient de l’étranger. Ainsi, pour le papier peint, il est recommandé de privilégier des produits labellisés, issus de forêts françaises.
Partie du mur | Matériau |
mur brut | argile, chanvre/chaux, bois (en particulier chêne, faux-acacia, mélèze), terre cuite, liège, marbre, ardoise |
enduit | argile, chaux, sable, terre |
isolant | laine de bois, laine de chanvre, liège, terre-paille, minéraux compressés |
papier peint | certifications OEKO-TEX®, Standard 100 et FSC + emploi de colle naturelle |
peinture | peintures à base de pigments naturels |
revêtement supplémentaire | ardoise, bois, marbre |
Bon à savoir : l’isolant, ce n’est pas optionnel ! Même si certains matériaux de construction présentent une meilleure isolation thermique que d’autres, il est impossible de rendre un mur écologique sans une isolation efficace. On privilégiera des matériaux d’isolation adaptés au climat de sa région : une laine animale convient très bien aux climats montagnards, alors que le chanvre ou le lin seront parfaits pour isoler un mur dans un climat chaud et sec.
Quel matériau pour optimiser l’efficacité thermique de vos murs ?
La construction de murs écologiques s’inscrit avant tout dans une démarche volontaire liée au désir d’être en phase avec ses aspirations écologiques, et elle présente de nombreux avantages. En sus d’être branché, le mur écolo offre aujourd’hui des qualités d’insonorisation et d’isolation comparables à celles des murs traditionnels.
Globalement, la plupart des matériaux pour construire un mur présentent des avantages et des inconvénients. Lequel privilégier pour un mur écoresponsable ? Tout dépendra de vos besoins, de votre budget, de votre région ainsi que du PLU de la commune où vous vivez.
Il faut également bien faire attention aux entreprises auxquelles l’on fait appel pour obtenir un résultat optimal, certaines n’ayant pas l’habitude de ce genre de constructions.
Matériau | Résistance | Durée de vie | Efficacité thermique | Avantages | inconvénients |
Argile | résistant | des siècles | bonne capacité thermique | respirante, résistante au feu | sensible à l’humidité, fragile |
Chanvre/chaux | résistant (avec chaux) | plusieurs décennies | bonne isolation thermique | bonne régulation hygrométrique | sensible à l’humidité, moindre résistance structurale |
Bois (chêne, mélèze,, faux-acacia…) | très résistant | plusieurs décennies, voire plus | bonne isolation thermique | respirant, faible inertie | sensible aux insectes et à la pourriture (traitement nécessaire), coût élevé |
Terre cuite | solide | des siècles | capacité thermique modérée | inertie, résistance au feu | moins isolante que d’autres matériaux, coût élevé |
Liège | peu résistant | plusieurs décennies | bonne isolation thermique | léger, respectueux de l’environnement | prix élevé, résistance moyenne au feu |
Marbre | très résistant | des siècles | faible isolation thermique | esthétiquement attrayant | coût élevé |
Ardoise | résistant | durer des siècles | bonne isolation thermique | esthétiquement attrayant | coût élevé |
Le mur végétal : une bonne idée ?

Le mur végétalisé peut être installé à l’intérieur ou à l’extérieur d’une maison. Adjoint à un mur en matériaux naturels, c’est la solution écologique par excellence.
Le mur végétal intérieur
Grâce à leurs vertus dépolluantes, les plantes permettent d’assainir l’air, ce qui en fait un atout non négligeable pour votre espace intérieur, qui contient souvent plus de polluants que l’extérieur (merci les produits de ménage industriels !).
Il s’agit la plupart du temps d’un panneau en PVC, recouvert de feutre horticole sur lequel vous venez fixer les plantes. Vous devez cependant veiller à ce que ces dernières aient accès à la lumière du soleil : une exposition sud est fortement recommandée pour ce type d’installation. Un système d’irrigation performant est lui aussi recommandé. Si vous êtes locataires, les murs végétaux en kit offrent un excellent compromis.
Le mur végétal extérieur
Les maisons au toit ou au mur végétalisé à l’extérieur séduisent les propriétaires amoureux de la nature et attirent le regard des passants. Véritables refuges de biodiversité, il s’agit d’une manière originale de remplacer le revêtement d’une façace trop abîmée tout en optant pour une solution éco-responsable.
On choisira le même feutre horticole que pour un mur végétalisé intérieur. Ce type de mur extérieur écologique protège votre maison des infiltration d’eau, et ce naturellement !
Petit bémol : l’installation demande néanmoins un minimum d’entretien : il est fortement recommandé de faire appel à un paysagiste horticole afin de tailler, enlever les fleurs fanées et éventuellement traiter les végétaux.