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Maison passive

L’essentiel

La notion de maison passive désigne un type de bâtiment qui nécessite une faible consommation énergétique. Originaire d’Allemagne, ce concept créé par l’Institut Passivhaus définit une norme énergétique et un niveau d’isolation à atteindre correspondant à un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an. Encore peu répandus en France, le gouvernement a prévu la généralisation de ces habitats en 2020.

Avec son empreinte écologique et énergétique limitée, la maison passive séduit de plus en plus. Il faut dire que, à la différence des maisons classiques, celle-ci est construite pour minimiser la consommation d’énergie et offrir aux habitants un confort thermique optimal. Et ce sans utiliser de système de climatisation ou de chauffage (ou bien très peu).

À la clé : une facture d’énergie bien moins coûteuse, et un beau geste pour la planète.

Quelles sont les caractéristiques d’un bâtiment passif ? Quels sont les avantages de ce type de construction ? Comment se déroule la conception d’une maison passive ? Réponse dans ce guide détaillé.


Maison passive : késako ?

Définition de la maison passive

La maison passive est conçue spécialement pour limiter la consommation d’énergie et s’inscrit plus largement dans le concept de transition écologique. L’objectif : éviter à tout prix les déperditions thermiques en misant sur l’isolation, mais aussi en tirant parti des caractéristiques du terrain d’origine. 

Originaire d’Allemagne, le concept est créé au début des années 90 par l’Institut Passivhaus et définit une norme énergétique et un niveau d’isolation à atteindre correspondant à un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an. C’est en 2007 qu’il est exporté en France, sous l’impulsion d’une association ayant pour but d’amorcer une transition énergétique dans la construction.

Bon à savoir 💡

Mais pourquoi parle-t-on de bâtiment “passif” ? La réponse est simple : la maison passive ne repose pas sur un système de chauffage intérieur mais plutôt sur la chaleur dégagée par l’extérieur. C’est donc grâce à l’ensoleillement naturel seul que le logement est chauffé. Suivant ce raisonnement, la maison devient “passive” et dépend de l’environnement extérieur.

Les normes de la maison passive

Afin qu’un logement soit certifié “bâtiment passif”, il doit respecter des normes énergétiques encadrées par plusieurs réglementations et labels : RT 2020, Passivhaus, HQE, BBC, Minergie…

Passivhaus

Ce label allemand fut le premier à définir et instaurer des conditions pour obtenir le label “maison passive”.  La norme est accordée à une habitation lorsque celle-ci consomme moins de 15 kWh/m²/an et répond aux normes suivantes :

  • L’étanchéité à l’air de l’enveloppe sous 50 Pascals de différence de pression doit être inférieure ou égale à 0,6 par heure ;
  • Les besoins en énergie primaire doivent être inférieurs à 120 kWh par m² et par an ;
  • Le bâtiment présente moins de 10 % d’heures de chauffe annuelles.
  • Une conception du bâtiment bioclimatique.

Minergie 

Label suisse fixant la performance énergétique d’un habitat neuf à 35 kWh/m2/an et 60 kWh/m2/an en rénovation.

HQE 

Le Label de Haute Qualité Environnementale rassemble plusieurs normes prenant en compte le développement durable (l’impact de la construction sur l’environnement, la gestion de l’eau et la réduction de la consommation énergétique).

RT 2020

La RT 2012 prévoyait déjà, avec son label BBC (Bâtiment basse consommation) un plafond de consommation d’énergie primaire à 50 kWh/m²/an pour les bâtiments neufs et 80 kWhep/m2.an

Huit ans après, la RT 2020 (aussi appelée réglementation environnementale RE 2020) est allée encore plus loin en imposant obligatoirement la construction de maisons passives, qui intègrent les critères suivants : 

  • L’optimisation de la conception énergétique du bâti ;
  • La limitation de la consommation d’énergie primaire ;
  • La limitation de l’impact sur le changement climatique associé à ces consommations ;
  • La limitation de l’impact des matériaux du bâtiment (pendant tout son cycle de vie) sur le changement climatique ;

Les conditions se veulent somme toute plus exigeantes, puisque la consommation de chauffage doit être inférieure à 12 kWh/m²/an, et la consommation totale d’énergie primaire ne doit pas excéder 100 kWh/m²/an. 

La RT 2020 vise ainsi la construction de maisons qui, à terme, pourront produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment : c’est ce qu’on appelle une maison active, encadrée par le label Bepos (bâtiment à énergie positive).

Ce qui change avec la RT 2020

Là où la RT 2012 s’appliquait aux bâtiments de Basse Consommation (BBC), la réglementation thermique 2020 correspond aux Bâtiments à énergie positive, aussi appelés Bepos. Cette dernière, entrée en vigueur le 1er janvier 2022, privilégie le besoin bioclimatique (Bbio) au Cep (indicateur relatif à la consommation d’énergie primaire).

 RT 2012RT 2020
Types de bâtimentsBâtiments basse consommation (BBC)Bâtiments à énergie positive (BEPOS)
Usages pris en compteRefroidissement ;chauffage ;production d’eau chaude sanitaire ;éclairage ;auxiliaires.Refroidissement ;chauffage ;production d’eau chaude sanitaire ;éclairage ;auxiliaires ;appareils ménagers ;appareils électroménagers.
Type de consommation viséDiminution de la consommation des équipements.Suppression du gaspillage énergétique à l’aide d’une gestion intelligente de la consommation.
Principaux éléments pris en compteIsolation thermique des bâtiments.Isolation thermique des bâtiments ;production d’énergie ;empreinte environnementale.
Différences RT 2012 et RT 2020

Les caractéristiques de la maison passive

Mais à quoi ressemble concrètement une maison passive ? Comment la reconnaître et quels sont les équipements qui en font partie ? Pour mieux comprendre, il faut savoir que le bâtiment passif repose sur le principe d’une construction très basse consommation. Cet objectif ne peut être atteint qu’en respectant 4 principes essentiels :

  • Limiter la consommation d’énergie finale dédiée au chauffage ;
  • Soigner l’étanchéité à l’air de la maison ;
  • Porter une attention particulière au confort d’été ;
  • Limiter la consommation totale en énergie primaire.

Pour cela, vous devez impérativement prendre en compte les facteurs suivants lors de votre projet de construction d’une maison passive.

Site de construction

Avant même de penser à l’isolation ou bien encore au système de ventilation, il faut d’abord prendre en compte la conception bioclimatique de la maison. Autrement dit, vous devez analyser votre terrain afin de réunir toutes les conditions qui lui permettront par la suite d’être autonome. 

  • Le terrain ne doit pas être ombragé et dégagé de tout obstacle au soleil (végétation, immeuble,…) ;
  • Il est préférable d’éviter un endroit trop venteux pour construire sa maison ;
  • Un pente descendant vers le nord est privilégiée lors de la construction.

Orientation

Afin d’emmagasiner la chaleur, l’orientation du bâtiment est un autre aspect fondamental de la construction d’une maison passive. Pour limiter les pertes thermiques, il est en effet recommandé de mettre en place de nombreuses surfaces vitrées sur la façade Sud, là où le soleil donne le plus.

Bon à savoir 💡

  • Pièce à placer au Nord : celles qui n’ont pas besoin de chauffage (toilettes, garage…)
    Pièce à placer au Sud : toutes les pièces de vie qui requièrent de l’ensoleillement (la salle à manger, la cuisine, le salon).

Forme du bâtiment

La maison passive doit être compacte afin d’éviter au maximum les ponts thermiques. Pour cela : 

  • La forme doit être rectangulaire est-ouest et allongée ; 
  • La pente du toit doit être légèrement inclinée en direction des vents dominants de la région ;
  • La surface vitrée orientée sud doit représenter environ 6 à 12 % de la surface totale des planchers et 60 % de la surface vitrée totale

Isolation thermique

L’isolation est l’un des points fondamentaux de la conception d’une maison passive. En effet, pour que la chaleur soit conservée en hiver et qu’elle n’entre pas l’été, le bâtiment doit à tout prix bénéficier d’une excellente isolation des murs, des toits et des ouvertures (porte et fenêtres). 

L’objectif : supprimer totalement les ponts thermiques, qui génèrent des pertes de chaleur. 

  • Isolation des parois : Pour conserver l’énergie stockée par les murs pendant la journée, une isolation des parois s’impose. La majorité des maisons passives sont construites en bois car il s’agit d’un matériau performant en termes d’isolation thermiques.
  • Isolation des fenêtres : Il est recommandé d’installer un double ou triple vitrage et d’opter pour des fenêtres en PVC ou en mixte bois et alu, matériaux reconnus pour leurs propriétés isolantes. Les fenêtres représentant à la fois une source de déperdition thermique et d’apport énergétique, il est primordial de les choisir avec attention. 

Isolation du toit : Le toit étant particulièrement exposé aux aléas climatiques et aux intempéries, il est également essentiel de bien l’isoler (40 cm d’isolant environ).

Bon à savoir 💡

Pour être véritablement écologique, une maison passive doit à tout prix n’utiliser que des matériaux qui n’ont requis que peu d’énergie lors de leur cycle de vie. De la fabrication du produit à son recyclage, en passant par sa mise en œuvre, les matériaux doivent être respectueux de l’environnement. Autrement dit : ouste le plastique !

Ventilation à double flux

Parce que les habitants d’un bâtiment émettent naturellement du CO2 et de la vapeur d’eau, il faut renouveler l’air intérieur et évacuer les polluants en installant une ventilation à double flux. Cette dernière permet de récupérer l’air chaud afin de faire grimper la température au sein de la maison.

Gains internes

Dans une maison passive, les équipements électroménagers ne perdent plus de la chaleur mais sont réutilisés afin de chauffer les pièces. Cette addition de chaleur est indispensable en hiver et constitue de l’énergie supplémentaire.

Bon à savoir 💡

Attention aux appareils électroménagers de votre maison ! Certains sont très gourmands en énergie et risqueraient de freiner votre projet de maison passive. Notre conseil : opter pour des appareils notés A+++, notamment pour le réfrigérateur et le congélateur. Heureusement, les technologies évoluent et les appareils deviennent de plus en plus performants… et écolos !

Comment rendre sa maison passive en 5 étapes ?

Comment transformer sa maison en bâtiment passif sans casser tous les murs ? Pas évident lorsque tout est déjà construit et que vous ne partez pas de 0. Heureusement, il existe des trucs et astuces pour réussir votre transformation.

  1. Réaliser un audit énergétique

Première étape du processus : faire un audit énergétique, afin de connaître les points faibles du logement. Grâce à ce bilan, vous saurez quels sont les types de travaux à réaliser en priorité. 

  1. Améliorer l’isolation thermique

Exit le chauffage à fond dans la maison ! Une maison passive se passe entièrement de système de chauffage pour ne dépendre que de la chaleur extérieure. Pour que ce soit le cas, il est essentiel que l’isolation thermique de votre logement soit optimale, en supprimant les ponts thermiques. 

Place d’abord à l’isolation des combles, qui représentent à elles seules 30% des déperditions thermiques, puis aux murs et aux sols. Résultat : la chaleur est conservée à l’intérieur et ne s’échappe pas.

  1. Remplacer les fenêtres

Pas question de garder des fenêtres simple vitrage ! Pour que votre maison soit passive, vous devez opter pour du double, voire du triple vitrage. Et si vous avez l’occasion, pourquoi ne pas faire construire une grande baie vitrée, qui fera entrer la lumière et la chaleur dans votre maison. Fiat Lux !

  1. Installer un nouveau système de ventilation

Jusqu’à 15% d’économies sur vos factures d’énergie ? C’est possible en installant une VMC double flux, qui va permettre de renouveler l’air de votre logement tout en le réchauffant. 

  1. Installer des panneaux solaires

Et si l’on vous disait qu’il est possible de produire sa propre électricité ? Pour ce faire, investissez dans des panneaux solaires photovoltaïques, qui transforment l’énergie solaire en électricité pour votre logement.

Bon à savoir 💡

Toutes les maisons ne peuvent pas atteindre le niveau de maison passive. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que l’emplacement de votre habitation, son orientation ou bien encore son architecture peuvent constituer un frein, et ce même malgré d’importants travaux de rénovation.

3 bonnes raisons d’adopter la maison passive

Les Français sont de plus en plus nombreux à se lancer dans la construction d’une maison passive, mus par la volonté de limiter leur impact environnemental et de réaliser des économies d’énergie. Et pour cause, les avantages sont multiples, comme en témoigne la popularité grandissante de ce type de bâtiment.

  1. Des bâtiments écologiques

La transition énergétique fait partie intégrante des enjeux environnementaux de notre époque. Et ça tombe bien, car construire une maison passive, c’est précisément chercher à consommer le moins d’énergie possible. 

En effet, le principe de conception bioclimatique même s’inscrit au cœur de l’écologie, en capitalisant sur les conditions naturelles d’un terrain pour produire de la chaleur. On privilégie les énergies renouvelables pour alimenter la maison, en particulier l’énergie solaire. Ce faisant, les émissions de gaz à effet de serre sont moindres.

En d’autres termes, si vous cherchez à faire un geste pour la planète, rien de tel que de rendre votre maison passive ! 

  1. Un confort été comme hiver

La qualité de l’air qui y circule, le maintien de la chaleur à l’intérieur de l’habitat, la régulation des températures dans toutes les pièces sont autant d’éléments qui offrent un confort supérieur à une maison passive.

Ce type d’habitat protège du froid et permet d’éviter les problèmes d’humidité et de nuisances sonores grâce à une isolation des murs performante et à un système de ventilation double flux.

  1. Des économies d’énergie

Finie la facture énergétique qui coûte un bras ! Avec la maison passive, vous réalisez de considérables économies d’énergie grâce à une indépendance vis-à-vis des énergies fossiles et à une excellente isolation

Comment ? En ayant un faible niveau de déperdition de chaleur et en exploitant au maximum l’énergie solaire et la chaleur dégagée de la maison.

On considère ainsi le montant de la facture énergétique d’une maison passive 4 à 10 fois inférieur à celui d’une maison traditionnelle mal isolée. Contrairement à une structure classique qui consomme en moyenne 320 kWh/m2 par an, l’énergie consommée dans une maison passive ne dépasse pas 120 kWh/m2 par an. Une bonne solution avec la hausse des tarifs de l’électricité et du gaz ?

Combien coûte une maison passive ?

Le prix de construction d’une maison passive 

Qu’on se le dise : le prix de construction d’une maison passive est généralement supérieur à un projet traditionnel, en construction neuve comme en rénovation, de 15% à 25%.  On considère en effet que le prix au m2 varie entre 1 500 et 2 000 €.

Toutefois, si le coût de construction est plus élevé que pour une maison classique, les économies à long terme sur les factures d’énergie compensent largement l’investissement initial.

Bon à savoir 💡

Comme pour tous les projets immobiliers, le coût final de la maison passive dépend de nombreux critères : 

  • Les matériaux utilisés ;
  • Les artisans sollicités ;
  • Les techniques appliquées ;
  • La surface de la maison ;
  • La zone géographique ;
  • Les aménagements prévus ;
  • Les plans.

Enfin, le prix pourra également varier en fonction de la solution pour laquelle vous opterez : autoconstruction ou maison en kit. Le prix d’un kit maison passive est généralement fixé par les constructeurs entre 1200 et 1500 €/m2 selon les modèles kit gros-œuvre ou clefs en mains. Cette solution permet de maîtriser l’ensemble des coûts et des techniques de construction de la maison.

Puis-je bénéficier d’aides financières ?

Oui, en 2023, il est possible d’avoir accès à plusieurs aides financières, qui permettront de vous aider à financer la construction de votre maison passive : 

La maison active : en route vers le futur !

Introduite par la RT 2020, la maison active est perçue comme le futur de la maison passive et pousse le concept encore plus loin. Là où la seconde cherche à minimiser la consommation d’énergie, le bâtiment à énergie positive (Bepos) doit produire plus d’énergie qu’il n’en consomme.

Si la construction implique toutes les caractéristiques d’une maison passive, qui cherche à limiter la consommation d’énergie au maximum, il faut également en produire par divers moyens : production d’électricité photovoltaïque (panneaux solaires), chauffe-eau solaire, petite éolienne… Imaginez : non seulement vous ne payez pas une facture d’énergie salée, mais vous êtes en plus en auto-production. Un beau pas vers l’autonomie !

Bon à savoir 💡

La domotique est de plus en plus utilisée dans le cadre de la construction active ! En fait, celle-ci permet de mieux maîtriser la consommation de votre habitation. Un peu trop de soleil ? Les stores se baissent automatiquement pour éviter que la température ne grimpe trop. Une fenêtre est ouverte dans la maison ? Le chauffage s’arrête systématiquement.

Les possibilités sont infinies dans la maison intelligente, où l’on peut programmer tous les appareils et mécanismes pour limiter au maximum la consommation. Malin !