L’essentiel
C’est dès le XIXᵉ siècle qu’apparaissent les premiers projets de voitures électriques. Créées par des inventeurs géniaux tels Planté ou Krieger qui sont persuadés de la pertinence de l’énergie électrique dans les problématiques de la mobilité moderne, ces véhicules pionniers témoignent d’une époque où le décollage industriel ouvrait des perspectives techniques sans cesse renouvelées.
1823-1860 : les tout premiers pas du moteur électrique grâce à T. Davenport et P. Barlow
La première moitié du XIXème siècle n’a pas encore consacré la « fée électricité ». C’est la vapeur qui est la source d’énergie privilégiée par les innovateurs en tous genres. Cependant, certains, animés par leur conviction intime des pouvoirs de la « houille blanche », travaillent, imaginent et créent. Dès 1823, l’anglais Peter Barlow parvint à faire tourner une roue sous l’action d’un électro-aimant. Très vite, l’américain Thomas Davenport et l’écossais Robert Davidson mettent à profit cette avancée. En 1835, l’étudiant en électromagnétisme Davenport construit un chemin de fer électrique mu par un moteur électromagnétique de son invention. Parallèlement, en 1842, Davidson assemble la première voiture électrique mue par le moyen de 8 puissants électro-aimants actionnés par des piles.
Planté, Gramme, Fontaine, le premier tournant
A partir de 1860, une grappe d’innovations donne un coup d’accélérateur au développement de l’électrique. En 1859, le premier accumulateur au plomb créé par Gaston Planté permet pour la première fois de « stocker » l’énergie électrique. Suivent la dynamo de Zenobe Gramme en 1869 et un moteur électrique issu de cette même dynamo en 1873 avec Hippolyte Fontaine. Les fondements de la voiture électriques viennent d’être posés.
L’époque des pionniers : Salomon, Jeanhaud, Krieger, Mildé
L’Angleterre, la France puis les États-Unis accordent alors un intérêt croissant à la solution électrique. Dès 1870, Sir David Salomon construit un véhicule électrique léger. Malgré ses limites, cette initiative marque l’amorce d’un mouvement de recherche en Angleterre avec, par exemple, le premier « taxicab » électrique en 1886. En France, Charles Jeantaud, Louis Krieger et Charles Mildé sont les principaux constructeurs de modèles électriques. Enfin, aux Etats-Unis, en 1890, un signe atteste de l’écho plus large rencontré par cette technique : la première course automobile américaine organisée à Springfield est remportée par un véhicule électrique !
A l’essence, les longues distances, à l’électricité, la ville !
Pourtant, très vite, la voiture électrique est distancée par ses concurrentes à essence pour les longs trajets. Sur de longues distances, elle se révèle moins performante et surtout, le rechargement des batteries est difficile en l’absence d’un vaste réseau national de stations. En revanche, sur des distances plus courtes, elle s’impose comme une alternative crédible. Ainsi, de nombreux constructeurs lancent pour se créer un marché des services de transport individuel en ville de type « taxi ». Les constructeurs américains Henry Morris et Pedro Salom créent, par exemple, l’Electric Cab and Carriage Service en 1897.
Dès lors, l’idée d’un partage : « essence pour les longues distances et électricité pour la ville » s’installe. De fait, au crépuscule du XXᵉ siècle, la voiture électrique semble à même d’occuper une large place dans la mobilité au XXᵉ siècle.