L’essentiel
Au début des années 1990, les progrès techniques permis par les batteries au lithium remettent la voiture électrique au goût du jour. Les grands constructeurs relancent des programmes de recherche anticipant également un durcissement des lois environnementales. Cependant, très vite, les projets sont ré-enterrés, victimes de campagnes de dénigrement scientifiques ou simplement par choix stratégiques des constructeurs. La question de l’influence des lobbys pétroliers se pose.
Des législations plus contraignantes qui relancent les recherches des constructeurs
Dans de nombreux pays, les considérations écologiques trouvent dans les années 1990 une traduction au niveau législatif. L’initiative la plus ambitieuse est menée aux États-Unis par l’État de Californie avec le vote de lois sur les véhicules à zéro émission, au début des années 1990. Ce programme ZEV (pour Zero Emission Vehicle) spécifiait qu’en 1998, 2 % de l’ensemble des véhicules mis en circulation devaient ne plus émettre aucun gaz polluant, puis 5 % en 2001, et 10 % en 2003. Face à ces initiatives du pouvoir législatif, les constructeurs ont relancé leur programme de recherches. Les résultats de ces recherches se traduisent par le lancement de nouveaux modèles à partir de l’année 1995.
La batterie au lithium, nouvel espoir pour la voiture électrique
Débutée au milieu des 1990, l’introduction de nouvelles technologies de batteries ont ouvert de nouveaux horizons aux véhicules électriques. En effet, les batteries au lithium et NIMh (Nickel Métal hydrure) sont en moyenne cinq fois moins lourdes et deux fois moins volumineuses que les batteries classiques au plomb. Plusieurs filières se mettent alors en place. En France sont expérimentées des batteries lithium-ion par la société Saft et des batteries lithium-métal-polymère avec notamment l’action du groupe Bolloré. Ces nouvelles batteries donnent enfin une crédibilité réelle à l’hypothèse électrique face aux concurrentes thermiques.
L’EV1, la première voiture électrique produite en série
Produite par General Motors aux USA entre 1996 et 1999 à 1 117 exemplaires, l’EV1 était louée pour une durée de trois ans à l’issue de laquelle General Motors récupérait le véhicule. Voiture à deux places, disponible uniquement en Californie et en Arizona, elle connut un fort succès puisque plus de 800 véhicules furent loués.
Une déception et des questions
En 2001 et malgré son succès, General Motors annula le programme EV1. Sous couvert de problèmes de rentabilité, General Motors y mit fin et exigea de récupérer tous les véhicules loués alors même que certains clients étaient prêts à payer une fortune pour en acquérir un. Très vite, les lobbies pétroliers sont mis en cause et accusés d’avoir poussé GM à arrêter le programme. Un documentaire de la chaine publique PBS, diffusé en juillet 2006 et disponible sur Dailymotion (Qui a tué la voiture électrique ?) décrit le rôle joué par ces lobbies.
Le « ré-enterrement » de la voiture électrique au début des années 2000
La pression exercée par les lobbies et le manque d’implication des pouvoirs publics, encore trop peu conscients des problèmes écologiques, remettent progressivement la voiture électrique au placard. Entre 1990 et 2007, la voiture électrique ne s’impose donc pas dans l’univers de la mobilité.
Il faut attendre la prise de conscience écologique récente de l’opinion publique et le bouillonnement actuel de la recherche pour que le marché de la voiture électrique commence à devenir une réalité.