L’essentiel
Entre 1960 et 1990, de nouvelles réalisations relancent la voiture électrique dans un contexte général qui évolue (écologie, économies d’énergie…). Cependant, cet élan n’est pas suffisant pour imposer la voiture électrique sur le marché du véhicule individuel.
Les prises de conscience écologiques et les chocs pétroliers changent la donne au cours des années 1970
À partir des années 1960, l’automobile devient pour beaucoup un « mal public » (Loren Lomaski). Les questions de pollution, de bruit, de danger, remettent en cause dans les mentalités l’image positive de l’automobile. Les deux chocs pétroliers viennent renforcer cette tendance relançant les problématiques d’économie d’énergie. Dès lors, l’hypothèse électrique fait son grand retour.
Les progrès des piles à combustibles dans l’aérospatiale ouvrent un champ nouveau pour la recherche des constructeurs
C’est grâce aux moyens financiers considérables du programme spatial américain que les premières piles à combustible opérationnelles sont fabriquées. Les premiers prototypes équipés d’une véritable pile à combustible apparaissent dans les années 1960. En 1965, la société Allis Chalmers met au point le premier véhicule électrique effectivement alimenté par un tel dispositif. Cependant, le coût trop élevé et la durée de vie limitée des piles à combustible barrent encore l’accès au marché automobile.
Les producteurs et distributeurs d’électricité jouent un rôle majeur pour soutenir cette nouvelle dynamique
Aux États-Unis, l’institut Edison fonde ainsi en 1968 l’Electric Vehicle Council qui regroupe les entreprises intéressées par l’électrique. Il s’agit de coordonner les différentes initiatives des acteurs du secteur de l’électrique.
EDF (Électricité de France) voit dans la voiture électrique individuelle un marché d’avenir
L’entreprise publique française estime ainsi que 2,5 millions de véhicules électriques sont susceptibles de circuler en France en 1985 ! EDF entre alors au capital de la société La Voiture Électronique et soutient les petits constructeurs comme la CGE (compagnie générale d’électricité) ou Bertin. Les partenariats avec les industriels sont privilégiés dans les années 1970. Ainsi, la collaboration avec Renault donne naissance à une R4 et une R5 électriques.
Les associations entre constructeurs automobiles et spécialistes de l’électricité sont nombreuses
Ces associations permettent en effet de récupérer des crédits de financement publics. En Suisse, la Pilcar bénéficie ainsi du soutien, en 1977, de l’Électricité Neufchâtelloise et de la Société Romande. En 1978, General Electric et Chrysler sortent l’Electric Test One grâce à un financement de l’US Department of Energy.
Cependant, encore et toujours, la voiture électrique ne parvient pas à percer
Malgré ses nouvelles recherches, la voiture électrique ne parvient pas à se défaire de ses handicaps de toujours. Dès 1975, l’Auto Journal conclut déjà froidement : « La voiture électrique devra un jour ou l’autre cesser d’être une corvée obligatoire pour les ingénieurs des grandes firmes ou la part du rêve pour d’adroits artisans. »