L’essentiel
Avec les importants progrès de la voiture à essence, les premières années du XXᵉ siècle marquent un arrêt brutal du développement de la voiture électrique. Il faut alors chercher de nouveaux marchés pour continuer à exister.
Rudolf Diesel, véritable fossoyeur de la voiture électrique
Grâce à ses recherches et au fameux moteur diesel, R. Diesel améliore considérablement les voitures à essence. Plus performante, la voiture à essence connait un formidable essor : en 1907, on en compte 34000 en France, et 64000 en Grande-Bretagne. Face à ce triomphe, le développement des voitures électriques connait un arrêt brutal.
De nombreux constructeurs électriques font faillite ou renoncent
Incapables de répondre face aux progrès de la voiture à essence, de nombreuses entreprises sont contraintes de fermer leurs portes entre 1900 et 1920. D’autres, comme le grand constructeur américain Studebaker, renoncent complètement à ce type de véhicules pour se tourner vers l’essence.
Une échéance retardée aux États-Unis
Les progrès du moteur à combustion interne initiés par Diesel ne franchissent pas instantanément l’Atlantique. Ainsi, ce n’est qu’en 1898 que parait la première réclame pour un véhicule individuel à essence dans la revue Scientific American. A cause de ce retard, les véhicules électriques persistent plus longuement aux États-Unis. En 1912, 10 000 véhicules électriques sont construits aux États-Unis, et 30 000 sont en circulation. Mais, la voiture à essence s’affirme inexorablement. Le dynamisme des Ford, Haynes et autres Olds vient lui aussi porter entre 1910 et 1920 un coup fatal pour la voiture électrique aux États-Unis.
De nouvelles initiatives pour trouver un nouvel élan
Face à ces nouveaux défis, certains constructeurs électriques réorientent leur stratégie. D’aucuns ciblent le marché de la clientèle féminine. En 1910, l’Ohio Electric Company construit, par exemple, un véhicule électrique à la conduite facile destinée à la gent féminine. À l’inverse, d’autres cherchent à mettre au point des véhicules à l’esthétique « normale », imitant celui des voitures à essence de luxe. Ainsi, en 1911, la Hupp-Yeats Electric Car Company sort un modèle doté de cuirs épais, de tissus haut de gamme et d’accessoires plaqués or. Ces initiatives connaissent un relatif succès mais ne s’avèrent pas suffisantes pour sauver la voiture électrique.
La voiture hybride comme un renoncement
Certains voient alors la solution dans la mise au point de voitures hybrides qui allient essence et électricité. Tous les grands s’orientent dans cette voie : Charles Mildé avec un moteur Dion-Bouton, Krieger avec un moteur Richard-Brasier. Mais c’est la Lohner-Porsche qui rencontre le plus franc succès asseyant la réputation naissante de Ferdinand Porsche. Cependant, l’hybride ne parvient pas à rétablir l’équilibre entre les deux énergies.
Malgré ces efforts et cette inventivité sans cesse renouvelée, la voiture électrique disparait peu à peu du paysage.