La production et le transport du lithium

L’essentiel

Face à l’explosion annoncée du marché de la voiture électrique (10% du marché automobile à l’horizon 2020), la demande en lithium s’envole. Nouvel « or blanc », « pétrole du XXIème siècle », « énergie de demain », nombreux sont les titres élogieux du lithium. Pourtant, ils ne doivent pas nous faire oublier d’étudier objectivement le bilan écologique de cette matière première, bilan essentiel pour garantir la légitimité écologique de la filière de l’automobile électrique.


Le spectre des dégâts écologiques de l’extraction pétrolière

La marée noire dans le golfe du Mexique nous l’a violemment rappelé en 2010, l’extraction pétrolière a causé tout au long de son histoire de gigantesques dégâts écologiques. Force est de constater que le risque est grand que l’extraction du lithium marche dans les pas de sa « grande sœur ». Les sites naturels en première ligne sont les déserts salés d’Amérique du Sud et du Tibet où l’appétit prédateur de certains groupes miniers internationaux pourrait venir endommager pour toujours ces environnements exceptionnels.

En outre, signalons que l’extraction du lithium se fait avec des moyens fonctionnant avec de l’énergie fossile, en particulier du pétrole, ce qui n’est pas pour améliorer l’empreinte écologique de l’extraction.

La nécessité de garanties internationales

Alors, faut-il tout faire pour stopper l’extraction du lithium ? Non, certainement pas, puisque le lithium engendre par son exploitation de nombreux progrès environnementaux. Cependant, il est nécessaire que la communauté internationale soutienne les pays producteurs, en particulier les plus pauvres, pour qu’ils soient à même de résister aux sirènes des multinationales minières et puissent imposer aux sociétés d’extraction une réglementation stricte qui garantisse la survie de ces écosystèmes.

Le transport du lithium, autre source de pollution

Comme pour le pétrole, les sites d’extraction du lithium sont, en grande majorité, très éloignés des principaux bassins de consommation. Une grande partie des réserves se trouvent ainsi dans les Andes (Bolivie, Argentine, Chili) et dans les massifs montagneux du Tibet. Dès lors, le transport représente un passage obligé dans le cycle d’exploitation du lithium. Et qui dit transport international, dit fioul… donc pollution. Le bilan écologique de ces moyens de transport doit être donc pris en compte pour obtenir l’empreinte écologique exacte de l’utilisation du lithium dans les batteries des voitures électriques.

Le recyclage des batteries au lithium, signe d’espoir

Les progrès récents mais de plus en plus rapides de la filière du recyclage des batteries au lithium contribuent de façon décisive à l’amélioration du bilan écologique de l’utilisation du lithium comme source d’énergie pour les batteries. Puisque certains processus permettent de récupérer l’oxyde de cobalt de lithium (CDO) pour le réutiliser ensuite dans d’autres batteries, le lithium accède quasiment au statut d’énergie renouvelable.

Voilà de quoi rassurer sur l’impact écologique de l’utilisation du lithium.