L’essentiel
Aujourd’hui quand on parle de batterie électrique pour voiture, on pense plutôt aux asiatiques, grâce à leur maîtrise dans le domaine de l’électronique, ou encore aux États-Unis, forts de leur capacité d’innovation et des énormes investissements consentis par l’administration Obama. Et la France dans tout ça ? Zoom sur la filière des batteries électriques et ses avancées.
Le secteur des batteries
En France, malheureusement, il n’existe pas encore de grands producteurs de batteries électriques pour le véhicule électrique. Toutefois, il faut bien se rendre compte qu’il s’agit encore d’une industrie naissante où la recherche est prépondérante et où les différents acteurs commencent juste à se positionner et à s’affirmer. Que ce soit en France ou ailleurs. La demande est encore trop faible pour voir d’ores et déjà émerger des acteurs dominants.
La production de batteries
Concernant la production de batteries, la France peut se vanter de quelques avancées significatives. Ainsi, une des premières usines dédiées à la construction de batteries pour véhicules électriques (tout électriques ou hybrides) a ouvert ses portes en France en 2009 en Charente. Cette usine de la co-entreprise Jonhson Control/Saft est dimensionnée pour produire 10 000 batteries par an. Un site de production qui sera bientôt rejoint par ceux des constructeurs français, très impliqués dans l’électrique. Ainsi Renault devrait prochainement produire des batteries sur son site de Flin, alors que Bolloré produit les batteries de sa Bluecar en Bretagne.
La recherche et développement
Il est difficile de faire une évaluation de la recherche en France, très souvent les avancées sont le fruit de petites structures. On citera toutefois le positionnement du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et plus particulièrement le CEA-Liten (Laboratoire d’Innovation pour les Technologies des Energies Nouvelles et les nanomatériaux).
Cet organisme public de recherche, sous l’impulsion du gouvernement, se positionne aujourd’hui à la pointe de la recherche sur les batteries. Le CEA travaille activement sur plusieurs problématiques comme le développement de nouveaux matériaux et de nano-technologies susceptibles de doper les performances des batteries lithium-ion pour voitures électriques. À ce titre, le laboratoire a déjà déposé plusieurs brevets et estime pouvoir mettre au point des packs de batteries offrant jusqu’à 300 km d’autonomie pour une centaine de kilo d’ici 2013 (soit un doublement de l’autonomie). Le CEA-Liten travaille aussi sur la réduction des coûts en employant des matériaux moins chers et plus stables (ce qui implique des batteries moins complexes).
De plus le CEA a noué plusieurs partenariats avec des industriels, notamment le groupe Renault-Nissan, pour mettre en œuvre ses technologies concrètement et pousser plus loin la recherche.
À plus long terme, le CEA travaille déjà sur la technologie lithium-air, qui devrait permettre de multiplier par 10 l’énergie stockée par les batteries d’ici à 2020.