L’essentiel
Un signe qui ne trompe pas. Lors du Mondial de l’automobile 2010, un hall entier était consacré aux véhicules électriques et faibles émetteur de gaz à effet de serre. Après deux années de crise de l’industrie automobile, les constructeurs surprennent avec le lancement de la gamme électrique pour la période 2010-2012. Avec à la clé, « LA » batterie nouvelle génération au lithium ion. Alors le modèle de l’électrique peut-il tenir la route face à la suprématie du moteur à explosion ?
La seconde vie des batteries !
Des batteries au lithium ion, voilà la véritable actualité de la voiture électrique. Leur performance est améliorée, mais son autonomie reste limitée (150 km) à de courts trajets urbains. En revanche, le cycle de vie de ces batteries est enfin pris en compte : elles sont désormais recyclables. Les constructeurs espèrent donc faire mieux que les 14 voitures électriques vendues en France en 2009. Si le prix est élevé (30 000 € en moyenne), l’offre « électrique » est bien au rendez-vous : utilitaires, citadines, sportives, deux roues.
Location et autopartage : les nouvelles mobilités
Pas facile d’imposer des voitures moins gourmandes en énergie dans le parc automobile. L’alternative de la location et du système d’autopartage a cette ambition justement d’inscrire la mobilité « durable » petit à petit dans le paysage urbain. Les constructeurs lancent également leur offre de location dans l’espoir de dépasser le prix encore élevé d’acquisition pour une voiture électrique. Par exemple, la Peugeot iOn sera en location sur quatre ans pour 499 € par mois.
Le lithium : un enjeu hautement stratégique ?
La ressource du lithium et son extraction ne sont pas seulement un enjeu écologique. Ainsi, le lancement de la gamme électrique des constructeurs devrait booster le marché de la fabrication des batteries nouvelle génération à l’échelle mondiale. Le gros des ressources se trouve dans le triangle du lithium (Bolivie, Chili, Argentine). Si la Bolivie a nationalisé la filière, d’autres pays d’Amérique du Sud entendent négocier de pied ferme les contrats d’exploitation de ce métal avec les entreprises étrangères et les constructeurs. Objectif : ne pas passer à côté des retombées économiques pour cette ressource minière très convoitée.
La voiture « écologique » ?
Moins polluante que les véhicules thermiques (160 g/CO2/km), moins bruyante aussi, la voiture électrique n’est pas pour autant une voiture à zéro émission. Tout dépend des sources d’énergie utilisées pour recharger les batteries. Ainsi, l’électricité chinoise est dépendante à 70 % du charbon. En France, l’énergie provient essentiellement de ses centrales nucléaires. Mais aux heures de pointe (vers 19h) et en plein pic de consommation, le risque est de voir tourner les bonnes vieilles centrales à charbon et à gaz pour alimenter plusieurs milliers de véhicules électriques.
La voiture électrique n’a pas pour ambition de détrôner la voiture thermique sur les trajets longue distance. Néanmoins, ce modèle de « voiture propre » a le mérite de participer à la révolution de la mobilité urbaine et durable. 36 km, c’est la moyenne des trajets quotidiens parcourus par les Français. Ainsi, à côté des transports en commun, du système d’autopartage, du vélo et de la voiture polluante, la voiture électrique a toute sa place.