Fabrication de la chaux

L’essentiel

Rien de plus simple, en principe, que de fabriquer de la chaux ! Une roche sédimentaire abondante, le calcaire, un peu de chaleur et le tour est joué. Il suffit de porter des blocs de calcaire à très haute température, entre 900 et 1200 °C pour obtenir une poudre aux propriétés saisissantes : la chaux vive.


Usine de chaux

Le processus a lieu dans d’immenses fours et les usines sont souvent situées à côté des carrières de calcaire. La calcination de la roche émet énormément de CO2, d’une part pour obtenir les températures voulues dans les fours, et d’autre part par la réaction chimique au sein de la roche elle-même. Celle-ci perd prêt de 45% de sa masse sous forme de CO2. 

Nuances de chaux

Il existe plusieurs types de chaux et elles n’ont pas toutes les mêmes propriétés:

  • La chaux vive. C’est la poudre qu’on obtient à la sortie du four. Elle n’est pas utilisable directement et est même dangereuse. En effet, quand mise en contact avec de l’eau, une réaction chimique puissante a lieu, libérant de grandes quantités de chaleur. Sa manipulation demande donc des précautions.
  • La chaux aérienne. Une fois hydratée, la chaux vive devient de la chaux éteinte, ou aérienne. C’est elle qu’on utilise en maçonnerie, dans l’agriculture et dans l’industrie. Elle peut se présenter en poudre ou en pâte. Elle se solidifie au contact de l’air, en absorbant le dioxyde de carbone qui y est présent.
  • La chaux hydraulique. Si le calcaire utilisé à la base est impur, c’est qui est souvent le cas avec la présence d’argile (silice), on obtient une chaux hydraulique après hydratation. Celle-ci se solidifie au contact de l’eau, d’où son nom. Moins perméable que la chaux aérienne, elle sèche aussi moins vite à l’air libre.

Il existe tout un éventail de chaux entre ces différentes catégories suivant le degré de pureté du calcaire utilisé.

Pigments de chaux

D’apparence blanchâtre, oscillant entre le blanc franc et le gris-marron suivant le type de produit, la chaux traditionnelle ne convient pas forcément à tous les goûts. La couleur a longtemps posé problème à cause des réactions chimiques associées aux pigments et colorants organiques. La chaux absorbe en effet le carbone…

Les pigments à chaux utilisés sont donc des pigments minéraux : oxydes, ocres et terres naturelles sont les solutions les plus fréquentes. Le dosage reste délicat et le risque est de provoquer une réaction chimique qui aboutirait à une faïence par cuisson des terres…

Maîtrisée depuis des millénaires, la chaux n’en reste pas moins un produit très technique !