L’essentiel
Supplanté par le plâtre, le stuc à la chaux fait son grand retour grâce à ses vertus écologiques. Enduit à la chaux dilué avec des charges spécifiques telles que le marbre, la brique ou même certains sables, le stuc est tout un art.
Un stuc, des stucco
Le plâtre a remplacé le stuc dans l’imaginaire collectif pour les finitions murales. Même s’il ne s’agit probablement pas de se lancer dans les sculptures en stuc de Versailles, le produit a tout son intérêt pour les particuliers.
Les Romains qui étaient passés maîtres dans l’art de préparer les stucs avaient bien compris sa fonction principale : imiter à moindre coût et à moindre effort certaines matières nobles telles que le marbre. En tant que produit de finition, son rendu est encore inégalé.
Réaliser « son » stuc vénitien : le palais des Doges à la maison !
Pour réaliser cette décoration, un peu de technique, de bons outils et beaucoup de patience !
- Préparer l’enduit
Il faut une charge et de la chaux aérienne. La charge, c’est la texture que vous voulez donner à votre stuc. Le plus commun est la poudre de marbre mais avec les conseils d’un professionnel, d’autres mélanges sont possibles (gypse, ardoise et même métaux). Mélanger la poudre avec les pigments (20% du mélange total environ). Si vous ne parvenez plus à forcer la couleur, le mélange a atteint son point de saturation et en rajouter nuirait à sa résistance. Puis ajouter la chaux. Il est impératif de bien pétrir le mélange pour qu’il soit parfaitement homogène. Hydrater le tout pour obtenir une pâte ferme et onctueuse.
- Préparer la surface
Comme pour tous les enduits à la chaux, la préparation de la surface est indispensable. Elle doit être propre, plane, humide et légèrement rugueuse.
- Répartir en trois couches
Une première couche très fine sert de base d’accroche. Elle doit être continue et homogène.
La seconde couche forme le stuc en lui-même et doit donc être plus épaisse. La troisième sera la finition et doit donc être la plus soignée et la plus lisse possible. Il est impératif que chaque couche soit posée d’un seul tenant, tout raccord serait visible plus tard. Cela peut imposer de travailler à plusieurs sur les grandes surfaces. Il faut attendre que chaque couche soit bien sèche avant d’attaquer la suivante (une nuit de séchage minimum) et ne pas hésiter à humidifier la couche précédente.
Une petite astuce romaine pour un stuc splendide : à chaque couche correspond une charge différente, on commence par une poudre de marbre grossière ou moyenne et on va progressivement vers une poudre extrêmement fine pour la dernière couche.
- Ferrer
Une fois les couches bien sèches, faire glisser les lames de stucateur sur l’enduit en appuyant fort dessus. Un superbe effet métallique apparaît dans votre sillage. Le stuc prend forme.
- Cirer
Dernière étape, optionnelle, cirer le stuc permet de le préserver en l’assombrissant un peu.