Enduit isolant à la chaux

L’essentiel

La chaux n’est a priori pas le meilleur des isolants, sa capacité à laisser respirer les murs n’empêchant pas les échanges thermiques. Par contre, comme liant dans un enduit, elle s’avère particulièrement utile puisqu’elle permet d’ajouter des charges isolantes.


L’isolation à la chaux

La structure microporeuse de la plupart des enduits à la chaux permet à l’humidité de s’évacuer et assainit considérablement les murs et les pièces. Cette faculté est à double tranchant, elle  ne permet pas en effet à la plupart des enduits à la chaux de faire un bon travail d’isolation.

Par contre, la chaux est un excellent liant pour les enduits muraux. Elle permet d’utiliser de nombreuses charges différentes : sables, poudre de marbre, pigments… Mais on peut aller plus loin et ajouter du chanvre, du lin, de la paille…

Ces éléments permettent de faire une isolation naturelle avec un enduit à la chaux. La technique, ancestrale, est efficace pour des pièces où les écarts de température ne sont pas trop significatifs. Une isolation à la chaux sera ainsi particulièrement appropriée pour recouvrir un mur de pierre froid et humide dans une ancienne maison, ou des murs de béton.

Les grands principes

Pour être efficace, l’enduit d’isolation doit être singulièrement plus épais qu’un enduit traditionnel. Un gobetis préalable peut être nécessaire pour assurer l’adhésion sur les surfaces lisses. Une couche principale pour l’enduit d’isolation allant de 5 à 7 cm est nécessaire pour une isolation efficace. 

Une couche aussi épaisse est également lourde, et il faut s’assurer que le mur porteur est capable de la supporter. Une cloison trop fine ne se prête pas à ce genre d’enduits. Par contre, une isolation à la chaux se prête bien à de la brique : elle respecte la structure microporeuse de la brique et ne l’étouffe pas en laissant sortir l’humidité.

Pour appliquer un enduit chaux-lin, chaux-chanvre ou encore chaux-paille, il vaut mieux s’armer de patience. L’épaisseur de la couche principale demande un travail important et de bons bras, surtout si le mur à couvrir est assez haut.

Pour assurer une couche régulière sur une telle épaisseur, un mini-coffrage peut grandement faciliter la tâche. Une planche en bois dotée d’une poignée fera amplement l’affaire. La tenir contre le mur puis verser la préparation derrière. Continuer ainsi de bout en bout jusqu’à fin du travail.

Cette couche principale doit ensuite sécher, ce qui, compte tenu de son épaisseur, prend un certain temps. Compter au moins une bonne semaine avant de reprendre tout travaux dessus. Si l’aspect vous convient, elle peut rester en l’état. Une couche de finition à la chaux, ou même un stuc, peuvent être appliqués par-dessus même si le plus simple est sans doute une peinture à l’aide d’un lait de chaux teinte.

Attention, la chaux attaque tous les types de métaux. Si vous souhaitez faire passer des tuyaux au sein de l’isolant, veillez à bien les gainer.