C’est le nouveau film phénomène de Netflix. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Don’t look up a suscité des réactions enthousiastes de toutes parts, que ce soit du côté des spectateurs, des critiques ou bien des climatologues.
Zoom sur ce film grand public à la croisée des genres, qui tire la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique. Et qui le fait bien.
Parabole co(s)mique
Leonardo Dicaprio, Meryl Streep, Jonah Hill, Jennifer Lawrence, Timothée Chalamet : pour le casting de son nouveau bébé cinématographique, Netflix a frappé fort. Mais la véritable raison du succès du film d’Adam McKay, ce n’est pas tant ce wall of fame jubilatoire que sa portée symbolique. Et pour cause, le long-métrage part de la fiction pour parler d’un sujet terriblement actuel : le réchauffement climatique.
Pourtant, le scénario paraît de prime abord assez fantasque : deux scientifiques (joués par Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence) découvrent qu’une comète se dirige tout droit sur la Terre et que la collision provoquera l’extinction de l’humanité. Bien décidés à sauver la planète, ils en alertent les autorités compétentes et le gouvernement.
S’ensuit un enchaînement de scènes plus absurdes les unes que les autres, où sont mises en lumière inaction politique et distorsion médiatique. Le tout campé par une galerie de personnages jupitériens et assoiffés de pouvoir, qui privilégient leurs intérêts financiers au bien de l’humanité.

Portrait au vitriol de la société moderne
Jusque-là, le film et son scénario ressemblent à tout pitch d’une comédie américaine lambda un peu excentrique, version fin du monde en grandes pompes et héros ultra-musclés qui sauvent l’humanité. Eh bien détrompez-vous ! Parce que, même si l’idée d’une comète se précipitant sur la Terre peut manquer de réalisme pour certains, l’inaction de la société toute entière, elle, est criante de vérité. Don’t Look up, ce n’est pas un film d’apocalypse.
C’est avant tout la satire d’une société paralysée face à une catastrophe imminente, trop occupée à se regarder le nombril. Le réalisateur Adam McKay n’a d’ailleurs pas hésité à passer au crible chaque aspect de notre monde moderne : des médias frivoles et incompétents, des hommes politiques inactifs et irresponsables, des scientifiques inaudibles. Et c’est précisément pour cela que Don’t Look Up n’est pas un énième film d’anticipation ou film catastrophe. Il se rapproche plutôt du documentaire, comme si la caméra du réalisateur avait radiographié notre société à la manière d’un chirurgien méticuleux.
Et, contrairement à ce qui a pu lui être reproché, il n’a pas toujours grossi le trait de façon absurde. Il n’y a qu’à voir cette vidéo de la journaliste Salomé Saqué alertant sur un rapport dramatique du GIEC, sous les réactions hilares des invités de l’émission télévisée :
Consensus des climatologues
La plus grande réussite d’Adam McKay, c’est donc d’avoir fait un film grand public qui parle à tout le monde de la crise climatique. Grâce à un casting intergénérationnel 4 étoiles (qui inclut même la pop star Ariana Grande), le long-métrage a ouvert un débat de fond sur le réchauffement climatique et l’irresponsabilité des politiques publiques. Le message est simple : si nous n’agissons pas maintenant, il sera trop tard pour sauver la planète. Pour cela, il est donc essentiel d’écouter les scientifiques, et surtout de les croire.
Le film a d’ailleurs été unanimement salué par les climatologues à travers des centaines de témoignages. Tous félicitent le réalisateur d’avoir réussi à provoquer une prise de conscience écologique. Et d’avoir su montrer l’impuissance des scientifiques, dont le discours est ignoré au profit de magnats des nouvelles technologies motivés par l’argent. Un pied de nez à peine caché envers Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Elon Musk et autres techno-optimistes multi milliardaires.
Enfin, et c’est un fait suffisamment rare pour qu’on le souligne : Don’t Look Up a fait parler du réchauffement climatique pendant plus d’une dizaine de jours, ce qui constitue en soi un record. Croisons maintenant les doigts pour que la prise de conscience s’inscrive dans le réel.
Pour aller plus loin :