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COP28 : les énergies fossiles au coeur du débat

Prévue en décembre à Dubaï, la COP28, censée aboutir à des accords internationaux pour la lutte contre le changement climatique, suscite déjà un vif débat avant même son début. Le ministre de l’industrie et dirigeant du géant pétrolier ADNOC, Sultan Al Jaber, présidera cet événement international très attendu. Au centre de cette controverse : l’objectif de 1,5 °C de réchauffement, le développement des énergies renouvelables, mais aussi la réduction des énergies fossiles. Un an plus tôt, la participation de 636 lobbyistes pétroliers et gaziers à Charm el-Cheikh pour la COP27 avait été remarquée. 

Les énergies fossiles : une fin inévitable ?

En mai 2023, le président de la COP28 reconnaissait la fin des énergies fossiles comme « inévitable”, tout en maintenant qu’elles avaient encore “un rôle à jouer”… ce positionnement évasif peut s’expliquer par les enjeux technologiques liés à la capture de CO2 dans l’air. En effet, Sultan Al Jaber a réaffirmé le rôle des technologies de captage de carbone, infrastructures qui restent malheureusement à ce jour spéculatives, coûteuses et dégageant moins de bénéfices pour les entreprises que l’achat de crédits carbone

G20 : aucun accord sur le gaz ni le pétrole

Le samedi 9 septembre, aucun accord sur le gaz ni le pétrole n’a été trouvé à l’issue du sommet du G20. L’événement réunit les 20 pays condensant 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre : États-Unis, France, Japon, Indonésie, Brésil… . L’objectif de sortie des énergies fossiles (excluant le captage du CO2) d’ici 2025, préconisé par le GIEC, est loin de faire l’unanimité auprès de ces pays. Preuve en est des objectifs qui en ont découlé : 

  • Miser sur les efforts pour réduire l’électricité produite à partir de charbon
  • Réduire les subventions accordées aux usages “inefficaces” des énergies fossiles.

Seul le charbon est concerné par le premier objectif, tandis qu’aucune stratégie, délai ni horizon temporel n’ont été définis pour le second. Le pétrole et le gaz ont donc encore de beaux jours devant eux.

Sortie des énergies fossiles : l’UE veut faire pression à la cop28

Chef du climat de l’UE, Frans Timmermans a pourtant déclaré vouloir faire pression pour une sortie des énergies fossiles au niveau mondial, “avant 2050” via les actions suivantes :

  • le triplement des énergies renouvelables avant 2030
  • le doublement des taux annuels d’amélioration de l’efficacité énergétique
  • l’abandon des combustibles fossiles.

Dans ce scénario, les technologies de réduction des émissions de carbone sont reléguées à un rôle marginal. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), quant à elle, préconise une diminution des émissions de charbon de 90 %, de pétrole de 80 % et de gaz de 70 % avant 2050. Passé cette date, l’objectif est de se passer, au niveau mondial, de cette énergie.

Le rôle des énergies renouvelables dans la transition énergétique

La capacité de production énergétique liée aux énergies renouvelables est actuellement insuffisante pour pallier à la carence énergétique créée par l’abandon des énergies fossiles. On l’estime aujourd’hui à 3 300 GW. Pour être suffisante, il faudrait qu’elle soit de 10 350 GW, ce qui représente des investissements importants, surtout pour les pays en voie de développement.