Aussi désignée par le sigle ACV, l’analyse du cycle de vie permet d’évaluer l’impact d’un produit ou d’un service sur l’environnement. À quoi sert cette méthode ? Comment procéder pour réaliser cette analyse ? On fait le point.
L’analyse du cycle de vie, qu’est-ce que c’est ?
C’est dans les années 60 que le concept voit le jour, et la première entreprise à réaliser une ACV n’est autre que le géant Coca-Cola ! L’objectif ? Utiliser cette méthode d’évaluation pour quantifier l’impact environnemental d’un produit ou d’un service, et ce afin de tendre le plus possible vers l’éco-conception. Pour être un peu plus précis, l’ADEME définit l’ACV comme un outil qui “recense et quantifie, tout au long de la vie des produits, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines”.
Cette analyse repose sur un constat simple : un produit ou un service a son propre cycle de vie. Il est conçu, utilisé, jeté puis éventuellement revalorisé. Or, pendant toute cette durée de vie, ce produit rejette plus ou moins de carbone et autres substances nocives pour l’environnement. L’ACV est donc utile pour mettre en lumière les facteurs polluants et proposer des pistes pour optimiser les performances environnementales.
Les différentes phases du cycle de vie d’un produit

“Du berceau à la tombe”, un produit possède un coût environnemental. La méthodologie de l’ACV cherche justement à faire l’état des lieux des flux émis lors de la conception et la fabrication d’un produit, puis lors de son utilisation et de sa fin de vie.
La conception du produit
- L’extraction, la transformation ou la production de matières premières
- Le transport des matières
- La production des composants et leur transport
- L’emballage du produit
L’utilisation du produit
- Le transport de la marchandise
- Le déballage
- L’entretien
La fin de vie du produit
- La collecte
- Le transport
- Le recyclage
- Le traitement des déchets
L’ACV : un outil de développement et de performance
L’ACV se présente comme un outil performant de diagnostic pour les entreprises qui veulent adopter une stratégie RSE et améliorer leur bilan carbone. C’est ce qui leur permet d’avoir une vision à long terme et de faire des choix stratégiques, notamment dans la conception de leurs produits, et ce afin de réduire leur empreinte environnementale. Une ambition nécessaire pour obtenir le label B corp, ou bien le label RSE, qui font office de consécrations pour les entreprises responsables.
Réaliser une ACV permet également de communiquer sur ses engagements auprès des différentes parties prenantes. Il s’agit d’un levier essentiel pour garantir la transparence auprès des clients et des partenaires.

Les étapes d’une analyse ACV
L’analyse du cycle de vie est constituée de quatre grandes étapes :
1. Définir les objectifs de l’ACV
Dans un premier temps, il vous faudra déterminer la raison d’être de l’analyse du cycle de vie que vous souhaitez mener. Est-il question de réaliser une comparaison entre plusieurs produits ou bien d’adopter une démarche d’éco-conception ?
Il faudra également définir plusieurs paramètres en plus des objectifs :
- La cible de l’étude
- L’unité fonctionnelle
- Les frontières du système étudié
2. L’inventaire du cycle de vie (ICV)
Dans cette phase, on mesure l’intégralité des flux de matières et d’énergies entrants et sortants, et ce à chacune des étapes du cycle de vie d’un produit ou d’un service. Deux types de flux seront collectés lors de cette analyse :
- Les facteurs d’activités : kilomètres parcourus, tonnes transportées…
- Les facteurs d’émissions : quantités d’oxyde d’azote (NOx) rejetées dans l’air et d’Orthophosphates (PO4) rejetées dans l’eau.
Afin d’éviter les erreurs, qui sont fréquentes à cette étape, il est fortement recommandé d’utiliser un logiciel d’AVC ou bien de faire appel à un expert.
3. L’évaluation des impacts environnementaux
À ce stade, il convient d’évaluer les dommages potentiels et les impacts pour chacun des flux entrants et sortants de l’inventaire. Les impacts se divisent en deux catégories :
- Les midpoints : Ce sont des indicateurs d’impacts potentiels. Cette catégorie dresse l’inventaire des postes les plus polluants, qui ont donc le plus d’impact sur l’environnement.
- Les endpoints : ll s’agit de dommages potentiels, c’est-à-dire des dégâts finaux causés par les consommations ou les émissions de certaines substances.
4. L’interprétation des résultats
Lors de la dernière phase, il faudra interpréter les résultats sans perdre de vue les objectifs définis. C’est ce qui permettra de déterminer des axes d’amélioration en termes d’empreinte environnementale.