Organiser un événement fun et écolo, c’est possible ! Fédérateurs, les festivals de musique, de danse ou de théâtre rassemblent aussi bien le jeune public que des festivaliers séniors férus de rock, de pop ou de reggae. Ces événements sont une excellente occasion de sensibiliser le public à son impact environnemental. We love green et Climax en ont même fait leur ligne directrice !
Cependant, ces événements sont générateurs de pollution, et leur bilan carbone est plutôt élevé ! Et l’éco-cup, bien que vertueuse, n’y change pas grand-chose. Selon une étude de The Shift Project, le festival des Vieilles Charrues, par exemple, générerait 50kg de CO2 par festivalier. En cause : les déplacements, la nourriture et les boissons, puis les déchets générés. De quoi faire un petit tri sélectif entre les bonnes et les mauvaises pratiques à avoir sur site !
Voici sans attendre huit initiatives vraiment efficaces pour rendre un festival plus écoresponsable.
1. Réduire le gaspillage et favoriser le recyclage
En festival, la production de déchets est une véritable plaie écologique. Elle se compte en centaines de tonnes pour des festivals de grande ampleur. Réduire les déchets de toutes sortes est un moyen facile de rendre un festival écologique.
Retraiter les déchets issus des sanitaires
Pour ce qui est des sanitaires, de nombreux services de location WC événementiel proposent des toilettes sèches. Ces dispositifs, parfaitement hygiéniques, permettent d’économiser de précieuses ressources d’eau et participent à l’économie circulaire. Les déchets, dont l’urine, riche en azote, constituent de précieux engrais qui peuvent être réutilisés pour l’agriculture. Ce type de WC peut se décliner et urinoirs, qu’ils soient masculins ou féminins.
Vous n’avez pas envie de faire ce travail de collecte ? Certaines entreprises, comme Happee Services, se chargent de récupérer et revaloriser ces déchets. Et si vous avez des craintes à propos des odeurs, pas d’inquiétude : un stabilisant est intégré aux urinoirs pour empêcher la formation d’ammoniac, principale cause des mauvaises odeurs.
Sinon, vous pouvez toujours opter pour des toilettes à recirculation. Aussi appelées toilettes à circuit fermé, ce sont des installations sanitaires conçues pour minimiser la consommation d’eau en réutilisant les eaux grises (eaux usées domestiques autres que les eaux fécales) pour la chasse d’eau. Le fonctionnement des toilettes à recirculation repose sur un système de traitement et de filtration des eaux grises. Après utilisation, elles sont collectées et dirigées vers un système de traitement où elles sont purifiées pour éliminer les contaminants et les impuretés. Une fois traitées, ces eaux peuvent être stockées et réutilisées ultérieurement pour le rinçage des toilettes.
Éviter le gaspillage
Vous pouvez mettre en place une série de mesures pour réduire le gaspillage d’emballages et de ressources alimentaires.
- Utiliser des gobelets et des emballages réutilisables : le recyclage, c’est bien, mais le meilleur déchet reste celui qu’on ne produit pas ! Alors on oublie le plastique à usage unique, même recyclé, même recyclable. Les éco-cups (et brandées, s’il vous-plaît !), les assiettes et les couverts réutilisables peuvent contribuer à réduire considérablement la quantité de déchets générés lors du festival.
- Mettez en place un système de consignes pour encourager les festivaliers à ne pas garder leurs verres/couverts en souvenir : parce qu’encore une fois, le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas, on incite les festivaliers à rendre leur consigne pour la réutiliser l’an prochain.
- Réduire le gâchis : Demandez aux prestataires de prévoir des quantités adaptées aux différents appétits (petite faim, moyenne faim, grande faim). Toutefois, même avec une bonne anticipation, les restes peuvent nous rester sous les bras. Pour éviter la perte des denrées alimentaires, certains acteurs de l’événementiel ont mis en place un gâchimètre à pain (pour réutiliser les invendus pour la nourriture des animaux, par exemple). Sous certaines conditions, certains invendus peuvent être distribués à des associations caricatives.
- En ce qui concerne les restes et déchets alimentaires, le compost est votre ami (et celui des adeptes de permaculture du coin) ! Faites confiance à vos festivaliers et mettez en place un tri sélectif avec des consignes claires et visibles devant des endroits stratégiques.
Astuce
Soupe, gratin, salades… en fin de festival, si des aliments vous restent sous le bras, les menus anti-gaspi sont vos amis !
2. Privilégiez les moyens de transport décarbonés
Un festival éco-responsable doit impérativement agir sur son premier poste d’émission de CO2 : le transport des festivaliers.
A Clisson, le Hellfest accueille en moyenne 60 000 festivaliers par jour. La région Pays de la Loire a mis à disposition des festivaliers un train supplémentaire à destination de Nantes, jusqu’à 4h du matin. Ce dispositif complétait le système de navettes déjà présent depuis plusieurs années. De quoi encourager les participants à laisser la voiture chez eux !
Si vous souhaitez que les festivaliers utilisent des moyens de transport décarbonés, la première chose à faire est de leur en donner les moyens. Exit donc les festivals perdus en pleine campagne, s’ils ne sont pas accessibles en transport en commun. Privilégiez les villes disposant d’une gare, ou à minima d’un réseau de bus permettant de rejoindre le festival à pied.
Une autre solution est de mettre en place vous-même un système de navette pour faciliter les flux de festivaliers. Même si cette solution est onéreuse, vous pouvez opter pour un système de réservation de navettes avec des tarifs spéciaux qui vous permettra d’estimer et prévoir à l’avance le budget nécessaire.
N’encouragez pas le covoiturage, encadrez-le !
Si toutefois la voiture reste la seule solution pour que les festivaliers se rendent sur le lieu des festivités, vous pouvez toujours mettre en place une solution de mise en relation entre les différents festivaliers pour leur permettre de covoiturer. L’objectif est de remplir au maximum les voitures afin de minimiser leur nombre sur site, donc de diminuer les émissions de gaz à effet de serre associées.
Pour cela, prôner le covoiturage sur l’affiche ou le site du festival ne suffit pas. Même si une campagne de communication reste une initiative louable, le mieux est de traduire l’engagement écologique du festival en solutions concrètes. Vous l’aurez compris : plus qu’encourager, il faut encadrer le covoiturage. Pour ce faire, plusieurs options s’offrent à vous :
- Un groupe Facebook
- Des liens Blablacar
- Une conversation Whats’app, etc
3. Restauration sur site : choisissez des prestataires engagés dans une démarche écologique
Rien de tel qu’un gros hamburger pour calmer la faim qui se sait sentir après un concert passé à sautiller sur place. Il arrive que les festivaliers soient peu regardants sur l’origine des produits ou la manière dont ils ont été conçus.
Autant de facteurs qui font grimper le bilan carbone de votre festival. Lors de la conception du festival, prêtez attention aux prestataires engagés pour la restauration. Choisissez des restaurateurs engagés dans une démarche éco-responsable. Outre les déchets, voici différents postes d’actions sur lesquels vous pouvez agir :
- Proposer plusieurs options végétariennes et véganes : à la production, la viande bovine est fortement émettrice de CO2. Si un festival propose plusieurs options véganes pour le repas, il y a des chances que ces menus sans viande deviennent plus attractifs aux yeux des participants.
- Cap sur le bio ! Parce qu’une restauration sans pesticides dangereux pour la santé, c’est toujours ça de gagné.
- Une restauration locale et de saison : c’est la base de la base pour réduire l’impact carbone des aliments servis aux festivaliers.
Bon à savoir : le juste prix
Les tarifs pour une restauration saine et respectueuse de l’environnement seront toujours plus élevés qu’en conventionnel. Cependant, veillez à ce que les prix de la restauration sur place restent abordables si vous ne voulez pas voir vos festivaliers se réfugier dans le premier fast-food du coin.
4. Promouvoir la seconde vie des matériaux
Les matériaux utilisés pendant le festival peuvent souvent avoir une seconde vie. Par exemple, les décors et les structures peuvent être acquis en récup, puis réutilisés ou recyclés pour d’autres événements. Si vous en avez la possibilité, emprunter des chaises et des tables à la mairie de votre commune est un excellent moyen de ne pas acheter de mobilier exprès pour votre événement.
Si votre festival a lieu tous les ans, n’hésitez pas à réutiliser au lieu de racheter. Quitte à customiser votre matériel d’une édition à l’autre afin de varier les décors. Sinon, pensez aux entreprises de location de matériel : bancs, chapiteaux, sono, etc. En travaillant avec des organisations locales, vous pouvez trouver des moyens créatifs de donner une nouvelle utilisation aux matériaux, réduisant ainsi le gaspillage et l’impact écologique de votre événement.
5. Évaluer et communiquer l’impact environnemental
Adopter une approche éco-responsable dès la conception, c’est le meilleur moyen de sensibiliser votre public aux enjeux environnementaux. L’élaboration d’une charte environnementale est un excellent moyen de guider toutes les décisions et actions entreprises en faveur de l’environnement pendant le festival :
- Des moyens de transport décarbonés
- Une vraie politique de recyclage et de compostage
- L’utilisation de ressources naturelles renouvelables si possible
- L’économie circulaire
- Des produits alimentaires à faible impact environnemental
La collecte de données sur la consommation d’énergie, l’utilisation de l’eau et la gestion des déchets fournit une base pour l’amélioration continue. Réaliser un bilan permet de mettre en lumière les efforts déjà effectués et à évaluer ce qui reste à faire. Il est aussi possible de calculer l’empreinte carbone de votre événement, ainsi que les conséquences du festival sur la biodiversité. Il sera ainsi plus facile de mettre en place de bonnes pratiques pour éviter, réduire ou compenser ces impacts.
Par ailleurs, communiquer ces informations aux participants et aux parties prenantes démontre l’engagement du festival envers la préservation de l’environnement. Et permet, à terme, de les engager, eux aussi, sur la voie des bonnes pratiques.